
Ces produits qui ne font pas toujours du bien à la peau.
Et si votre routine beauté n’était pas adaptée ?
Votre barrière cutanée a besoin de vous !
Votre peau rougit ou tiraille pour un oui ou pour un non ? A travers ces réactions transitoires, elle vous envoie des signaux à ne pas négliger et vous incite à revoir quelques mauvaises habitudes de soins qui altèrent considérablement la barrière cutanée.
43% des Françaises affirment avoir la peau “sensible”, caractérisée par des rougeurs localisées, des sensations d’inconforts ou des tiraillements (Source : Mintel datas – Facial Skincare 2018). Si l’on peut avoir la peau sensible de naissance, dans la cadre de dermatite atopique par exemple, il arrive que la peau devienne sensible sur le tard, à des périodes données. Pourquoi aujourd’hui et pas le mois dernier ? UV, pollution, stress, mauvaise hygiène de vie, bouleversements hormonaux… Notre mode de vie est source de multiples agressions quotidiennes et nous pouvons toutes, quel que soit notre âge, notre type ou notre couleur de peau, vivre des moments où celle-ci nous dérange, ne réagit pas comme d’habitude, apparaît fragilisée, sensibilisée. Et malheureusement, les multiples soins que nous lui apportons pour tenter de remédier au problème ne font parfois qu’empirer les choses. On vous explique pourquoi.
Aujourd’hui, toute l’attention des dermatologues, des esthéticiennes et des facialistes se tourne sur la barrière cutanée qui apparaît altérée dans la majorité des consultations. Or, cette couche supérieure doit être parfaitement solide pour assurer son rôle de protecteur face aux agressions extérieures et pour limiter la perte insensible en eau. Comment cela se manifeste-t-il ? Certaines zones du visage sont enflammées, rouges, irrégulières et desquament par endroits. Pire, ce dysfonctionnement serait également en partie responsable de la rosacée, de l’eczéma, du psoriasis et de l’acné, en augmentation d’après plusieurs études épidémiologiques.
En cause ? Les multiples couches de nettoyants, sérums et crèmes que l’on applique sur notre peau à longueur d’années. Interrogée par le NY Times, la dermatologue new-yorkaise Whitney Bowe est formelle :
“Cette sensibilité nouvelle est en grande partie le fruit de notre obsession du nettoyage et du layering cosmétique”, en plus des agressions environnementales que nous subissons chaque jour.


Et si le taux d’acidité était la clé ?
À la surface de la peau, le manteau ou la barrière acide est composée de sébum, d’acides aminés et de sueur, soit un mélange hydrolipidique qui forme ce fameux bouclier protecteur. Or, les gommages à répétition et les nettoyages à base de produits moussants alcalins altèrent son pH naturellement acide. “Cela interfère avec la capacité de la peau à se réparer d’elle-même et la rend moins élastique”, selon le Dr Bowe. De plus, un pH élevé favorise également la croissance d’une bactérie appelée “propionibacterium acnes” qui, comme son nom l’indique, joue un rôle majeur dans de nombreuses formes d’acné.
Exit le nettoyant visage moussant ! Il y a de fortes chances pour qu’il soit alcalin et donc d’un pH élevé, sinon, il ne mousserait pas autant. D’après les travaux de Christian Surber, professeur de dermato-pharmacologie aux universités de Bâle et de Zurich et auteur d’études sur le manteau acide, il faudrait éviter les produits dont le pH est supérieur à 7 sur notre pH cutané d’environ 5,5 (qui devient encore plus alcalin avec l’âge). Or, une étude allemande de 2018 n’a comptabilisé qu’un peu plus d’un tiers de soins hydratants courants dotés d’un pH “barrière compatible”. Dommage ! D’autant que très peu de marques indiquent le pH de leur formule sur le packaging et qu’il est impossible de le savoir en regardant la liste des ingrédients, aussi calé soit-on en Inci list.
Mais bonne nouvelle ! On peut agir sur la qualité de notre barrière cutanée dès à présent, en ajustant notre routine beauté.

Les do & don’t pour une barrière cutanée équilibrée
Don’t : évitez le layering inspiré des routines coréennes et japonaises, qui consiste à appliquer une dizaine de produits à la suite.
Do : privilégiez les exfoliants chimiques à base d’acides glycolique, lactique et salicylique plus doux que les exfoliants mécaniques à grains, à raison d’une fois par semaine pour les peaux sèches ou sensibles et de trois fois par semaine pour les peaux grasses.
Don’t : ne vous jetez pas sur les derniers actifs à la mode. Parmi les ingrédients stars de la cosmétique,
les céramides font beaucoup parler d’eux. Mais s’ils sont un formidable allié pour empêcher la peau de se déshydrater, ils ne sont pas suffisants. Il faut y ajouter de la glycérine, de la vaseline ou de l’acide hyaluronique aux propriétés hydratantes pour renforcer la barrière cutanée et reconstituer le stock d’eau.
Do : pour celles qui se nettoient la peau à l’eau, privilégier un savon solide artisanal mentionnant sur l’emballage une saponification à froid qui conserve le pouvoir hydratant à la glycérine et préserve le film hydrolipidique. C’est mieux avec des agents nourrissants, comme des beurres d’avocat, de mangue ou de karité.
Don’t : si vous avez la peau sensible, mieux vaut éviter les principes actifs potentiellement allergisants tels que les huiles essentielles et les parfums. Tournez-vous plutôt vers des “savons sans savon” au pH neutre qui moussent un peu moins.
Do : appliquez votre crème hydratante dans les 60 secondes qui suivent le nettoyage afin de piéger l’hydratation dans les tissus et de limiter la perte insensible en eau. Cela évite le dessèchement et les tiraillements.